Quels enfants laisserons-nous à la planète ? C’est la question que soulevait un documentaire d’Anne Barth en 2010. Quinze ans plus tard, alors que la dérive de l’Éducation nationale semble avoir atteint un point de non-retour, et que le taux de suicide des jeunes n’a jamais été aussi élevé, les pédagogies alternatives sont en plein essor, et pour cause. Notre capacité à éduquer positivement nos enfants aujourd’hui est la clé de la construction d’un monde désirable pour demain. Voici, parmi d’autres possibles, 5 pistes à explorer pour aller dans ce sens…
La violence éducative ordinaire se traduit, au sein de l’école publique, par une incapacité à s’adapter aux besoins et rythmes propres à chaque enfant. Le besoin essentiel de mouvement, base de la physiologie humaine, est notamment contrarié par des méthodes éducatives génératrices de sédentarité.
La toute récente apparition dans le paysage français des « écoles de la forêt », apporte une saine réponse à ce problème. Ces écoles visent à stimuler les apprentissages des enfants via un environnement naturel. Écologie, sciences, mathématiques, langage, art et coopération : la forêt constitue un cadre propice et motivant pour tous ces apprentissages.
Créé en 2018, le réseau français de pédagogie par la nature (RPPN), agit pour promouvoir cette approche à laquelle se forment de plus en plus d’enseignants. Fait notable, la chaîne Public Sénat a produit en 2023 un documentaire élogieux mettant à l’honneur cette pédagogie.
2) Se former à la vraie démocratie à l’école
Depuis peu fleurit en France un autre type d’écoles alternatives : les écoles démocratiques. L’EUDEC, organisation européenne promouvant l’éducation démocratique, recense à l’heure actuelle une centaine d’écoles de ce type en Europe, dont une vingtaine en France.
Ce modèle éducatif encore embryonnaire entend mettre fin à la domination adulte, à contre-courant de la pédagogie noirei, punitive et verticale, encore à la base de l’éducation conventionnelle. Dans ces écoles le rôle de l’adulte est de guider les enfants dans leurs apprentissages, volontaires et autonomes, dans le respect du projet éducatif de chacun.
Rozenn Harel, directrice d’une école démocratique, explique :
« Les enfants prennent part aux décisions concernant les règles de vie, le budget et le fonctionnement à travers des conseils d’école et de justice. Leur voix compte au même titre que celle des adultes […] Ils comprennent mieux les contraintes de la vie en collectivité car ils en sont acteurs. »
Dans nos démocraties représentatives gangrenées par des décideurs politiques corrompus et hors de contrôle, l’existence même d’écoles formant les enfants à la pratique d’une réelle démocratie, directe et inclusive, constitue un réel phare dans la nuit.
iVoir : Alice Miller, C’est pour ton bien : racines de la violence dans l’éducation de l’enfant, publié en 1994
3) Apprendre de façon active et non passive
Le concept de pédagogie active constitue le socle commun de toutes les pédagogies alternatives issues du courant de l’Education nouvelle du début du XXème siècle, comme la pédagogie Montessori, Freinet, ou encore Steiner.
Ces pédagogies ont pour points communs :
Le refus de la compétition entre enfants et l’apprentissage de la coopération,
La prise en compte des centres d’intérêt, des aptitudes naturelles, du rythme d’apprentissage de chaque l’enfant,
L’apprentissage par la manipulation et l’expérimentation directe par l’enfant,
L’éducation à l’autonomie par la culture de la confiance en soi.
Si ces concepts existent depuis plus d’un siècle, leur essor date d’une vingtaine d’années à peine en France, témoignant d’un véritable renversement de paradigme éducatif. Ainsi, le site ecoles-libres.fr recense plus de 300 ouvertures de classes à la rentrée 2024 et conclut :
« Ces 300 nouvelles classes montrent que l’évitement du public et du privé sous contrat vers les écoles libres se poursuit inexorablement. C’est pourquoi les écoles libres hors contrat, quasi-inexistantes il y a 30 ans, représentent aujourd’hui 4,4 % des écoles françaises […], ce qui correspond à 2 574 écoles scolarisant environ 130 000 élèves. »
En 2023, près de 90 % de ces ouvertures concernaient des écoles appliquant des pédagogies activesi.
iSource : https://creer-son-ecole.com/reperes-et-statistiques/
4) Mettre la bienveillance au cœur de la communication
Ces tendances sont symptomatiques des carences de l’école publique face à la demande croissante des parents pour une communication adulte-enfant bienveillante, entre autres.
Dans ce contexte, on assiste en France à la montée en popularité des ateliers Faber et Mazlish, une méthode de communication et résolution bienveillante des conflits avec les enfants. Cette approche a été officiellement reconnue en 2020 comme « véhicule de paix et de bonheur dans le domaine de l’éducation et les rapports humains » par l’UNESCO.
Des formations à la méthode sont désormais proposées aux professionnels de l’enfance, et des ateliers à destination des parents sont animés un peu partout en France, permettant de faciliter l’épineux passage de la théorie à la pratique en matière de bienveillance. En effet, les conditionnements sont tenaces dans une société encore massivement empreinte d’une violence éducative ordinaire qui ne dit pas son nom.
5) Sortir des sentiers battus avec l’instruction en famille
Face aux carences de l’institution scolaire, une autre alternative est l’instruction en famille (IEF), qui donne la possibilité aux parents d’établir un projet pédagogique personnalisé pour leurs enfants.
Très répandu aux États-Unis, ce mode éducatif a connu un succès croissant en France au cours des 20 dernières années, au point que l’État français, se sentant sans doute menacé dans sa toute-puissance paternaliste, s’est empressé de légiférer pour casser cet élan : une nouvelle loi soumet l’IEF à autorisation administrative depuis la rentrée 2022, quand une simple déclaration suffisait auparavant.
L’IEF reste cependant une option possible et légale, à condition d’obtenir la fameuse autorisation. Les associations de défense de l’IEF sont très actives pour soutenir les familles dans cette démarche, leur permettant de maximiser les chances d’obtenir le précieux sésame.
Si votre demande est rejetée, la seule possibilité qui s’offre à vous pour pratiquer l’IEF en toute légalité est l’expatriation, ou l’itinérance à l’étranger : aucune demande à formuler dans ce cas. Ce faisant, vous offrirez à vos enfants des opportunités uniques de découverte du monde et d’autres cultures, un terreau particulièrement fertile pour les apprentissages en tous genres.
Enfin si l’expatriation n’est pas une option envisageable pour vous, si faire une demande de dérogation vous rebute, ou si cette dernière vous a été refusée, sachez que vous êtes légitime à entrer en désobéissance civile et à pratiquer l’IEF malgré tout, comme le font plus de 100 familles résistantes recensées sur le site enfance-libre.fr.
Pour être en bonne santé et maintenir un poids optimal, se soucier de la qualité nutritionnelle des aliments est une stratégie bien plus efficace que le comptage des calories ou le suivi de régimes restrictifs.
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